Communiqué
Global

Une conférence mondiale met en lumière les besoins en données sur les enfants en mouvement

Rabat — L'augmentation mondiale du nombre d'enfants déplacés de force et la nécessité de produire des données de qualité pour garantir leurs droits ont occupé une place centrale cette semaine lors d'un événement de trois jours organisé par l'Alliance internationale des données sur les enfants en mouvement (IDAC) et le gouvernement du Maroc, du 2 au 4 décembre 2024 à Rabat.

Les 90 participants, représentant gouvernements, organisations internationales, monde académique, société civile et jeunesse, ont souligné la reconnaissance croissante de la responsabilité collective pour améliorer les données sur les enfants migrants et déplacés.

Partout dans le monde, les enfants continuent d'être forcés de quitter leur foyer à un rythme inquiétant. Fin 2023, 47,2 millions d'enfants étaient en mouvement en raison de conflits, de violences ou d'autres crises, un chiffre record. Ce total inclut 17 millions d'enfants réfugiés, 28,1 millions d'enfants déplacés internes et 2 millions d'enfants demandeurs d'asile, sans compter les 3,1 millions d'enfants déplacés à cause de catastrophes climatiques ou géophysiques.
Bon nombre de ces enfants sont privés des besoins fondamentaux nécessaires pour survivre et s'épanouir. Cependant, en raison de la faible qualité des données sur les enfants en mouvement, les violations de leurs droits se poursuivent souvent sans intervention suffisante.

« La collecte, l’analyse et l’utilisation des données n’ont pas suivi le rythme de la hausse des enfants déplacés », a déclaré M. Marc Vincent, représentant de l’UNICEF au Maroc, au nom du secrétariat d’IDAC. « Nous en savons trop peu sur leur situation, leur parcours et sur la protection de leurs droits. Tant que ces lacunes ne seront pas comblées, ces enfants seront privés de l’enfance qu’ils méritent. »

Daniele Dotto, chef adjoint de la délégation de l’Union européenne au Maroc, a ajouté : « Avec une hausse de 40 % des enfants déplacés depuis 2020, l’Union européenne reste déterminée à améliorer la collecte et l’analyse des données pour garantir leur protection et bien-être. »

L'événement organisé par IDAC a mis en lumière cette question cruciale des droits des enfants. Les participants ont réalisé une évaluation approfondie des données sur la migration et le déplacement des enfants aux niveaux national, régional et mondial. Les discussions ont porté sur les défis liés à l'amélioration des systèmes de données, notamment le manque de standardisation et les investissements limités, et ont exploré des solutions comme le renforcement des capacités et l'adoption de méthodes innovantes de collecte et d'analyse des données.

Des populations d'enfants en déplacement, particulièrement touchées par les lacunes de données, ont également été examinées, comme les enfants apatrides, ceux déplacés par le changement climatique ou voyageant seuls en tant que mineurs non accompagnés. Trop souvent, ces enfants empruntent des routes dangereuses, entraînant la mort de près de 4 000 enfants au cours de la dernière décennie. Plusieurs pays ont présenté des analyses et des bonnes pratiques, mettant en évidence des efforts nationaux inspirants pour combler ces lacunes.

Créée en 2020, IDAC est une coalition mondiale intersectorielle visant à améliorer les données et les statistiques pour orienter des politiques fondées sur des preuves en faveur des enfants migrants et déplacés. Cofinancée par l’Union européenne et dirigée conjointement par Eurostat, l’OIM, l’OCDE, le HCR et l’UNICEF (président du secrétariat), IDAC réunit des gouvernements, des organisations internationales, des ONG, des universitaires et des jeunes.

Contacts :
•    Avand Azeez Agha : avhasan@iom.int
•    Fatima Zahra El Atrach : felatrach@unicef.org
•    Simon Pierre Diouf : diouf@unhcr.org