Dans le cadre du projet « Assistance et Protection des Enfants Non-Accompagnés et Séparés au Maroc » (ci-après ENAS) mis en œuvre par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Maroc en partenariat avec le Gouvernement du Royaume du Maroc, grâce à l’appui financier du Ministère des Affaires Étrangères du Danemark, une retraite de capitalisation des acquis du projet ENAS s’est tenue à Azrou les 14 et 15 novembre 2022. À cette fin, en mobilisant les équipes des partenaires de la société civile dudit projet ont été mobilisé afin de mettre en valeur le travail accompli, mener une réflexion collective sur les défis du terrain et de tirer les leçons apprises de l’expérience de mis en œuvre du projet ENAS. 

Dans l’optique d’assurer l’assistance et la protection des enfants migrant-e-s non accompagné-e-s et séparé-e-s marocain-e-s et étranger-e-s au Maroc, des partenariats ont été conclus dans le cadre du projet ENAS avec six acteurs de la société civile, couvrant cinq régions du Maroc. Il s’agit des associations Al-Karam àMarrakech, Asticude à  Nador, Bayti à Casablanca, Fondation Orient-Occident àRabat, MS2 à  Oujda et Tadamon àTanger. 
Depuis avril 2019, lesdits partenaires, ont permis de répondre aux besoins spécifiques des ENAS se trouvant dans les villes susmentionnées. Depuis avril 2019 jusqu’en octobre 2022,grâce à un travail laborieux d’assistance, le total de 7683 enfants non accompagnés et séparés marocains et étrangers à titre égal ont été assisté-e-s dont 23% des bénéficiaires sont des filles. Ces activités de protection ont permis d’assurer44 041 assistances humanitaires, 4 426 assistances médicales, 2 243 assistances psychosociales, 520 assistances juridiques et administratives, 22 934 sensibilisations, 12 034 cours linguistiques et ludiques et 669 hébergements d’urgence. 

Les partenaires du projet ENAS disposent, en effet, d’un savoir-faire, fondé sur une connaissance approfondie du terrain qu’elles couvrent et d’un rapport de confiance qu’ils établissent avec les ENAS De surcroit, dans un contexte de mise en œuvre marqué par divers aléas, tels que la pandémie mondiale du COVID 19 ou l’évolution des flux migratoires, leur adaptation continue à un environnement en renouvellement constant a constitué un processus riche en apprentissage. Considérant que leurs savoirs constituent donc des enseignements précieux, l’OIM Maroc a considéré, à travers l’organisation de cette retraite, qu’il convient d’échanger autour de ces connaissances et de les partager pour qu’ils puissent profiter à tous les partenaires et à de futures interventions d’assistance et de protection ciblant tout particulièrement les ENAS. 

En effet, la consolidation de l’expertise des associations partenaires en matière de travail avec un public cible spécifique et particulièrement vulnérable a inclut l’identification, les liens de confiance, la mobilité, la précarité, les mainmise des réseaux de traite et d’exploitation et la méconnaissance de leurs droits.. L’hébergement reste le plus grand défi quand il s’agit de la protection et l’assistance aux ENAS (seulement 9% des ENAS ont pu bénéficier de cette assistance dans le cadre du projet), marocain-e-s et étranger-e-sà cause du manque de services d’hébergement d’urgence au niveau national. 
Cette retraite a été riche en échanges et a permis de mettre en exergue les principaux défis de protection et d’assistance auxquels font face les ENAS. Tant à travers les exercices d’analyse que les activités ludiques, cette retraite aura permis de renforcer l’interconnaissance entre participant-e-s, d’échanger les bonnes pratiques et de renforcer la dynamique de partage et de synergie entre les différentes associations.